M. A. : Je suis... une chose. La métaphore du
cylindre est l’exemple d’un objet ayant des propriétés apparemment
inconciliables. Il serait à première vue incongru d’affirmer qu’un objet est à
la fois les propriétés d’un cercle et d’un rectangle: sur un plan, un objet est
soit un cercle soit un rectangle. Mais si l’on considère un cylindre: une
projection dans l'axe du cylindre donne un cercle, et une projection
perpendiculairement à cet axe donne un rectangle. On a donc bien un objet ayant
les propriétés de l'un et de l'autre (mais il n'est ni l'un, ni l'autre). Je peux dire suivant ce constat que j’ai bien les propriétés du mental et de
l’esprit, mais je ne suis ni l’un ni l’autre. «Mental » et « Esprit » sont des
manières de voir les choses et non pas la chose en elle même.
Réponse : Nous ne sommes pas des objets ni des
choses mais des êtres vivants. Donc toute comparaison entre ce que nous sommes
et un cylindre me paraît inappropriée. (Mental) et (esprit) sont des signes
linguistiques, des signifiants. Sans vouloir faire de cours de sémantique, nous
attribuons à ces signifiants du sens personnel (les signifiés collectifs
n'existant pas). Ces sens peuvent être des concepts ou des percepts (différence
notable = un percept est un quale, une réalité mentale, alors qu'un concept est
une idée dans le cadre d'une théorie hypothétique, mais si nous possédons le
premier nous pouvons lui raccorder le second et étayer cette théorie
spéculative d'un argument expérimental = un fait). Pour dire que : si (mental)
et (esprit) ne sont que des concepts dans une théorie qui les distingue (parmi
d'autres qui les confondent comme désignant une seule et même chose), cette
théorie n'a guère de valeur sauf si elle s'appuie sur des percepts. Pour dire
que pour affirmer ce que nous sommes avec assurance, il nous faut avoir la
perception mentale de ce que nous sommes et non pas seulement des
représentations philosophiques qui par leur nature sont spéculatives,
imaginaires, multiples, purement conceptuelles et donc fausses (la probabilité
de leur pertinence étant voisine de 0). En résumé, si vous avez des percepts
qui vous permettent de distinguer ces deux choses et de dire que vous n'êtes ni
l'une ni l'autre, j'aimerais bien que vous m'en parliez car cela ne correspond
pas à mes propres percepts et demande au minimum un éclaircissement sémantique.
Je suis un chercheur théoricien mentaliste et un expert dans ces domaines, et
j'estime que toute information nouvelle est à prendre en considération, encore
faut-il qu'elle puisse être justifiée par des faits.